Battre le fer – Jeu de la chaîne. Les rêveries de la femme sauvage d'Hélène Cixous
Ici, au dedans invisible, je ne sais plus si je suis le sujet de verbes au passé, au présent, ou si déjà aujourd’hui est avant hier cependant qu’autrefois fait partie du futur.
1Nommer le livre Les rêveries de la femme sauvage n’est pas seulement convoquer Rousseau promeneur solitaire : opérant un déplacement de ravin à rêveries, c’est mettre l’œuvre sous le signe des substitutions qui la traversent. Facilitée par le voisinage phonique, la supplémentation de ravin en rêveries, du singulier au pluriel, fait passer du lieu aux scènes – dites primitives – qui sous-titrent le texte, engendrent le livre. La question est avoir (eu) lieu. Le toponyme Ravin de la femme sauvage [2], qui sans doute motive le titre, fait son entrée à la page 31, différé puis disséminé par la course des signifiants. Reste à suivre la chaîne de la métonymie, formule utilisée par l’auteur à la page 34, c’est-à-dire la puissance démultiplicatrice qui ouvre les récits, où l’on attendrait autobiographie l’art de la fiction, une poesis du narratif, le faire du récit. Procédant du latin fingere qui signifie d’abord modeler, la fiction (fictio) est originairement façonnage et travail de forge avant de désigner par figure une chimère ou des fables en tant qu’elles constituent œuvre littéraire. Il ne s’agit pas de récuser autobiographie pour fiction – dès le titre, entre Rousseau et Freud, les indices rêveries et scènes primitives font trace de récit de soi – mais de conjecturer que le texte d’Hélène Cixous, par la combinatoire qui lui est propre, en fait déconstruit le genre autobiographique, la langue étant pour le travail d’anamnèse plus qu’un étai, une machine véloce.
Les débords du Ravin
2Transférant le genre, du nom à sa caractérisation, le syntagme Ravin de la Femme sauvage, lieu-dit curieusement français et localisé à Alger, esquisse en corps le comble de misère arabe qu’il abrite comme propre.
La Clinique il l’avait ouverte en bas, en Ville, la maison était juchée au milieu du jardin en haut à l’écart de la Ville et à l’embouchure du Ravin de la Femme Sauvage où s’entassaient sans eau et sans logis des dizaines de milliers de misérables, et c’est là que mon père nous dépose dans le but de tisser des liens algériens [3].
4Ailleurs l’Algérie est métaphorisée en grand utérus [4]… Fonctionnant comme synecdoque des habitants des bidonvilles, le Ravin de la Femme Sauvage se convertit en ventre, étymologiquement un réceptacle, un contenant auquel le terme embouchure, dérivé de bouche, fait pendant. Dire la terre, l’évoquer dans le corps maternel, par conséquent dans son corps de langue, constitue un motif récurrent de quelques textes d’Hélène Cixous dont Osnabrück, livre écrit à propos de la mère où, modulant ma terre en mater, l’auteur use de l’homophonie d’une langue à sa langue mère. L’identité phonique renvoyant à un ensemble plus vaste, la figure substitutive s’intègre à l’élaboration dans la matrice sonore d’une pensée de l’origine. Jouant ici du tour, le trope oscille entre ses deux pôles, métaphorique et métonymique, tirant sa puissance de tous côtés, de la maison et de la ville qu’il affecte l’une comme l’autre en tant que métonyme et figure de la coupure, de l’interruption : la métaphore maternelle se retourne en scènes de séparation.
5Distancié pour la narratrice dans l’espace et dans le temps, le Ravin de la Femme Sauvage revient, élément fondateur du décor, l’une des premières scènes. Pour que se génère un au-delà du lieu, sa circulation dans le texte comme moteur de mémoire et fabrique textuelle, le récit s’appuie sur les espaces dépliés par la métonymie, ses forces désirantes. La localisation répertoriée du toponyme se double d’un espace intérieur, hanté, diégétique. C’est bien une machine à récits que ce signifiant porteur des lettres A R I V : faire arriver relève de ses potentialités.
6Escamoté par effet de paronymie en Rabbin de la Femme Sauvage [5] dans l’oreille de la mère, le mot se tourne ou s’étrécit, initialise en texte la chaîne de la métonymie. « Mais dans mon émoi raffolé j’ai rompu la chaîne de la métonymie » [6] : raffolé mélange ici rat et affolé, nouvel exemple de contamination phonique dans la succession des signifiants laissant revenir dans son sens premier le verbe raffoler, être fou. Comme le ravin dont il est une émanation, un petit rat fait irruption – ire et interruption – lors de la scène de réception du vélo [7], laissant entendre l’allemand Rad (roue), métonyme du vélo dont on sait qu’il provoque chez le frère rage et risque de chute dans le ravin.
7Le substantif tire une part de sa puissance de déplacement de son étymologie : dérivé de ravine, doublet féminin de rapine et désignant soit un ravin soit le lit d’un torrent ou d’un ruisseau, il dit le rapt-le vol, se dévide et fonde le filage des mots par les graphèmes R et V, comme en attestent par exemple les lignes qui décrivent la ville d’Alger :
Cette Ville dont tant de gens de toutes sortes d’origines parlent comme d’une autre Ville fameuse pour sa beauté et pour ses nombreuses places de plaisir, et qui donc a pu être habitée comme une Venise ou comme une Rome, et qui était effectivement idolâtrée et monumentalisée, cette Ville qui était nombreusement nommée, comme le sont les divines Villes dont on récite les attributs, pour moi c’est l’Enfer et justement à cause de cette abondance d’endroits merveilleux, à cause de ses rues enthousiasmantes, tant les petites rues sombres puantes et tortueuses que les longues grandes rues centrales et orgueilleuses, justement à cause de l’intensité tumultueuse, bruyante, bousculeuse, nonchalante, de ses arcades de ses rampes de ses cafés de ses ficus lourds d’oiseaux, de ses populations entièrement composées de personnes approfondies par le frôlement de la mort voisine, justement parce que alors qu’elle était si fastueusement trompeuse et déceptrice, semblant être la vie même, alors qu’en réalité selon moi elle était guerre sur guerre, une construction d’hostilités, un gigantesque gâteau empoisonné, beaucoup de gens sont contents et vont à l’église, de même ils vont aux galas de Théâtre et de même à certaines plages et non pas d’autres, ce qui n’était pas notre cas, car nous famille du Clos-Salembier nous n’étions pas du nombre des contents d’église, mais pour moi la Ville d’Alger est une falsification et une tricherie qui a beaucoup de succès, un coquetier géant et bigarré en forme de poule qui couve des œufs de guerre [8].
9La médiation du signifiant Enfer, substitué au nom de la ville et signalé d’une lettre capitale, achève la transformation paronomastique de RAV- en REV-, le A d’Alger étant provisoirement effacé pour reparaître en dernière partie de la période. La phrase, un long souffle hypotaxique, se clôt sur le mot clef de guerre, puisant dans l’antiquité de la langue une rhétorique de récusation de la splendeur épique de la ville. Le devisement d’Alger dénie toute glorification : jouant de l’anaphore (cette ville, (et) qui, à cause de, alors que, de même, pour moi) et du parallélisme, il reproduit par collages successifs l’assemblage de la ville, ré-investie par la grammaire même, de l’intérieur montée en assiégée. Élaborée au plus près, parmi les stratifications du politique, l’écriture trace une scénographie du front algérois qui (se) donne à voir, spécialement à travers l’image du gâteau empoisonné – presque une alliance oxymorique –, nourriture en édifice et pervertie qui, d’une part, préfigure la référence au maternel en forme de poule, d’autre part, sonne le glas d’un certain rêve d’Alger [9], tombé en désuétude. Fuguée tout au long du texte des Rêveries de la femme sauvage et protéiforme, la métaphore de l’engendrement se renouvelle ici en couvaison monstrueuse, léthifère, dénonçant les artifices d’une ville hybride – coq(uetier) et poule, allégorie costumée d’un site en contre-naissance(s), échu aux mains françaises porteuses du germe de l’effacement [10].
10Deux autres scènes du livre, l’une primitive et agie au passé, l’autre revenante et s’inscrivant au présent de l’énonciation, toutes deux scènes de sièges et d’hostilité, croisent ce moment de texte. La première se déroule avec le frère, la sœur et le chien dans le jardin sous l’assaut des petits arabes, la seconde, des années après, avec fauteuils, entre le frère et la sœur aux prises avec le sujet [11], concept qui, en raison de ses nombreuses implications, nécessite des commentaires successifs : ambivalent, il englobe à la fois l’Algérie comme thème et topos littéraire et l’être-personnage, exposé, en variations.
Jardins – Une approche de l’inséparabité
11Pour rendre compte de son état de non-séparation de ses autres ou frères algériens qu’étaient les petits arabes, Hélène Cixous utilise par deux fois le néologisme inséparabe, adjectif de son cru – littéralement de son jardin : c’est bien là son origine. De ce côté-ci, le jardin du Clos-Salembier, un enclos dans un Clos, l’étymon affectant fortement le sens. Or qu’est-ce qui précisément se garde ? Et comment l’ouïr ?
Moi, pensais-je je suis inséparabe [12]. C’est une relation invivable avec soi-même [13].
Et pourtant pendant dix-huit ans j’étais réellement inséparabe [14]. Je m’accrochais au grillage, je guettais le portail j’attendais le message : un [15] visage, une porte, un sourire. La passion pour ce pays c’était moi en ce temps-là [16].
13Produisant une altération du mot inséparable sous l’espèce d’un changement phonétique par suppression, le procédé s’apparente au métaplasme et, dans la mesure où il consiste plus précisément à retrancher une lettre, il peut entrer dans la catégorie des endies [17], du grec endira, manque, qu’il réitère dans son sémantisme. Travail du mot et de la figure, le néologisme inséparabe rend en lui-même sa signifiance d’ablation : l, lettre en volée, fait résonner laisse, verbe ou nom attributs du chien, mais également l’anglais less, le moins comme signe primordial du couple frère-sœur. Elle ou Hel, chiffre du féminin, spectrale, la lettre rappelle par métonymie séquentielle toutes les scènes de séparation du fraternel dans ses diverses composantes : le frère, le chien ou les petizarabes [18]. Une manière de travailler le différentiel qui, primitif et nécessaire, inscrit l’animal.
14Lié par la grammaire au je du texte, inséparabe doit être appréhendé dans son rapport au sujet.
15Nodal en première occurrence, il articule deux propositions emphatiques où je s’altère, substitué en soi-même. Accentué, le pronom moi entame la première phrase, isolé par l’incise dont la seconde virgule a été ôtée, de sorte que je rencontre lui-même et se voit être avec-soi inséparabe. Tel semble en effet le développement ontologique du terme puisque le sujet se définit en relation : être, c’est être avec. Comme en témoigne de fait, associée au sens, la structure typographique de la proposition incise, le second élément de la dyade primitive algérienne manque, séparé. Les processus hostiles, générés par la colonisation, entraînent une mécanique de retrait ou de garde, mouvements du petit arabe au petit juif, lisible d’abord dans la scène primitive avec le frère, antérieure dans la narration [19]. La proximité la plus grande se mue en front haineux, rejoignant le mythe ancestral d’Abel et de Caïn, antique question du polemos au sein du fraternel. Toutes les scènes produisant le frère, sous ses différents visages, restent à considérer du point de vue d’une métonymie séquentielle, mettant en jeu à la fois un type de contiguïté et de répétition, les séquences s’appelant et se rappelant dans une interactivité et une compréhension réciproque. L’inséparabité comme mode d’être se traduit par l’impossibilité même des accès à soi, déplacements d’un bord à l’autre bord : le trans ou passage est refusé, c’est-à-dire la terre.
16En deuxième occurrence, le mot, toujours en construction attributive, se trouve environné de porte, portail, grillage, éléments apparentés qui confirment l’émergence d’un champ de l’accès. La question étant l’unicité menacée du sujet en tant qu’être composé de ses hôtes, ainsi que l’indique le marquage textuel sur un, l’effet portail tend à réinstaurer, conformément à l’étymologie, les passages en dedans-dehors : le soi-même attend visage et sourire. Entre deux la porte, fragment-pivot de phrase, faisant glisser la signifiance, entre s’ouvrir et sourire. Cixous, dans un texte précédent, évoque la nécessité d’une porte.
Pas de révélation sans porte. Mais quelle porte ? Une non-porte s’effaçant pour laisser passer. Un sourire peut-être, ou la sensation d’un sourire. Une porte pour mieux s’ouvrir. Sourire [20].
18Indissociable de la fable cixousienne, récursif et crucial pour la pensée du différentiel, le motif de la porte, attenante au portail, trouve ici scène originaire.
19Il est notable que, provisoirement au moins, le mot inséparabe n’affecte pas Pierre le frère. Sa chance ? Le vélochaîne formé par les gamins d’Alger, fruits et grappe de même terreau.
C’est la nuée des vélos dingues avec des gamins que je ne connaissais pas tous accrochés à la même chaîne du camion avec les camions qui arrivaient en sens inverse mais tu n’as pas connu cela. […] moi je prenais la chaîne, il y avait un rebord, avec cinq ou six gosses agrippés [21]…
21Passé le genre, qui ne passe pas, ultime subdivision ou strate d’hostilités, la narratrice reste hors chaîne de la fraternité.
22Sous sa forme épicène et réunissante, porteuse de différence sexuelle, inséparabe fait donc entendre l’arabe absent – le frère manquant – et se déplace dans séparéunir, neutre verbal. Le décor se circonscrit alors au jardin et aux personnages dont il est le métonyme : le portail, animé de la même dynamique de glissement, s’établit sur le territoire dont il garde la garde. Stigmatisée sous le signe Désalgérie, dérivée, déplacée, mêlée du privatif qui la fonde comme dérobée et refusée, l’Algérie se charge de son contraire : l’Enfer, c’est l’inhabitable. Or s’agit-il d’autre chose que cela : trouver séjour et habiter ? Selon Heidegger, « être sur terre comme mortel » [22].
Entre nous le portail. Nous ? Je veux dire ce nous autres que le portail s’est mis à séparéunir en ces petites agonies quotidiennes qui sont pour nous-mêmes – mon frère-ce-qui-reste-du-Chien-et-moi-1’esprit-ou-le-génie-du-Clos-Salembier – et pour moi le résumé de ma Désalgérie [23].
24Comme sur la portée la clef: le mot entre. Le paragraphe use alors de ses signes, tirets et traits d’union, pour ménager dans son propre espace et par des transports minimaux la séparéunion. Marques de coupure et de liaison, les traits d’union organisent simultanément les déplacements sémantiques à l’intérieur du champ extensif du nous-mêmes, visuellement tiré du texte en éléments sécables, et la construction d’un tout substantivé sous forme de suite métonymique, ordonnant le sujet multiple des scènes primitives. Tout entier de langue, l’esprit-ou-le-génie du Clos-Salembier, composition onomastique disjointe en deux parts étrangères, sépare les inséparables, corps de langue et de chair. Bien au-delà d’un balancement entre esprit ou génie, l’alternative introduite par la conjonction disjonctive ou réalise la scansion entre frères et sœur d’intérieur, dé-placés sous la métaphore d’une divinité génératrice reliée au lieu. L’une (ne) naît pas sans les autres : une grammaire de l’alter-contiguïté.
25Autre trope de condensation, tourné sur l’axe de sa syllabe centrale, le mot-valise séparéunir exécute un mouvement de portail en deux battants, ébauchant depuis le jardin – l’Enfer en lieu d’Éden – une rêverie du côté. Le récit primitif de la Genèse traverse, de part en part, de côte en côté, ces scènes de séparation. La coupure originelle ne fut-elle pas Ève séparée d’Adam, épisode instaurant la proximité comme fondatrice ? Le texte des Rêveries de la femme sauvage élabore une dialectique du moins/témoin [24], héritière sans doute de la fable primitive. Coupée du frère, séparée, la sœur. Reste le personnage du chien, de l’une ou de l’autre prenant place, séparéuni par la chaîne même qui l’attache au jardin, fer qui renvoie pour le futur sa puissance messianique.
26Une messianimalité ?
Notes
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[1]
In Le Passage des frontières-autour de Jacques Derrida, Galilée, 1993, p. 90.
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[2]
Le Ravin de la Femme Sauvage forme la lisière du quartier populaire d’Alger appelé le Clos-Salembier.
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[3]
Hélène Cixous, Les rêveries de la femme sauvage-Scènes primitives, Galilée, 2000, p. 62.
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[4]
« Elle [la mère] était d’ailleurs si bien implantée dans le grand utérus que seule une violente manœuvre abortive aurait pu causer son délogement », ibid., p. 16.
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[5]
« Au début dit ma mère j’avais cru que nous habitions à côté du Rabbin de la Femme Sauvage, encore un hasard sans explication », Hélène Cixous, op. cit., p. 69.
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[6]
Ibid., p. 34.
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[7]
Ibid., p. 32 à 35.
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[8]
Ibid., p. 40-41.
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[9]
Le rêve d’Alger vient du père : « Mon père voulait le bonheur. La beauté. La grandeur. De 1945 jusqu’au déménagement il nous a peint et chanté la ville d’Alger, j’ai vu de mes yeux enchantés par le cantique de mon père de nombreuses visions de la Ville en or en ivoire en ifs sombres en fontaines en art en jardins, j’ai vu la Ville voulue et j’ai toujours en moi le dernier tableau en lequel toutes les visions appelées par mon père s’étaient radieusement fondues », op. cit., p. 66.
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[10]
L’auteur énonce les stratégies en cours au lycée Fromentin, palais mauresque converti en temple de la culture française, catholique : « […] c’était un palais changé, dont les occupantes dites jeunes filles avec leur cortège de grandes secrétaires petites secrétaires grande Directrice grands et petits professeurs, répétaient tous les jours sans en être informées donc sans doute avec une efficacité pure de trouble et de pensée le programme initial secret : un plan d’effacement de l’être algérien, qui s’accomplissait exactement comme tous les plans d’effacement semblables en vigueur dans tous les pays qui appliquent la substitution totale », ibid., p. 124.
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[11]
« Tu n’as pas connu l’Algérie, dit mon frère lui aussi expulsé du pays connu en vingt-quatre heures, c’était sa sentence et sa conclusion. C’est ainsi qu’il attaque le sujet. Comme toujours nous étions assis dans les fauteuils… », ibid., p. 19.
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[12]
C’est l’auteur qui souligne.
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[13]
Hélène Cixous, op. cit., p. 45.
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[14]
C’est l’auteur qui souligne.
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[15]
C’est l’auteur qui souligne.
-
[16]
Ibid., p. 89
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[17]
Cf. Grand dictionnaire universel du xixe siècle, pour l’étymologie et la définition. Concernant l’endie, Bernard Dupriez in Gradus-Les procédés littéraires (Dictionnaire) renvoie au manuel de rhétorique de Lausberg (Handburg der literarischer Rhetorik, eine Grundlegung der Literaturwissenschaft).
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[18]
Le mot est d’Hélène Cixous.
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[19]
Voir plus bas.
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[20]
Hélène Cixous, Quelle heure est-il ou La porte (celle qu’on ne passe pas), in Le Passage des frontières-autour de Jacques Derrida, Galilée, 1993, p. 83.
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[21]
Hélène Cixous, Les rêveries de la femme sauvage-scènes primitives, p. 86-87.
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[22]
In « Bâtir habiter penser », texte publié en traduction française dans Essais et conférences, Gallimard, 1958, réédition de 1980, collection « Tel », p. 174.
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[23]
Hélène Cixous, op. cit., p. 69.
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[24]
« Tout ou presque dans l’histoire de mon frère peut être mis en relation avec le traumatisme inaugural de l’arrivée du Vélo, de cela je suis le seul témoin. Le seul témoin ? Non. La seule témoine ? La sœurtémoin la sœurt’aime mais non moins, il faudra bien que la langue me porte où je veux nous trouver », ibid., p. 25-26.