La réception de la philosophie africaine en Allemagne
1Les philosophies africaines n’ont pas encore pu jusqu’aujourd’hui aller au-delà des frontières des États nationaux d’Afrique et s’imposer dans le monde de la philosophie. Malgré l’usage des langues surtout latines et anglo-saxones, la philosophie écrite de l’Afrique reste un domaine extrêmement négligé dans tous les autres pays d’Europe. Il est apparent que la marginalisation de l’Afrique, souvent contestée de nos jours et dont les sources remontent à l’ère coloniale, ne se limite pas seulement en politique et en économie, comme on a coutume de croire, mais se manifeste aussi presque dans tous les domaines scientifiques. Parler de la particularité de la philosophie, c’est tout simplement essayer de mettre en évidence le ségrégationnisme des institutions philosophiques européennes vis-à-vis des systèmes de pensées venant d’ailleurs. L’article suivant ne traitera pas du problème de la périphérisation de l’Afrique dans toute sa complexité et totalité ; il se limitera seulement à l’examen de la question concernant la place qu’occupe de nos jours la philosophie africaine en Allemagne.
I – Le mythe grec et le culte eurocentriste [1]
2Il n’est sans doute pas superflu, avant d’aborder la question posée, de s’interroger d’une manière peut-être insolite, sur la cause principale de la pensée eurocentriste, qui, à mon avis, prend sa racine sur l’affirmation historiciste : la philosophie aussi bien que toute pensée rationnelle et scientifique sont nées en Grèce. Les Européens précurseurs du mythe grec feignent souvent d’ignorer qu’avant l’émergence hellène, les peuples d’Orient, notamment les Égyptiens comme Imhotep (2800 avant J.-C), Ptahhotep, Djordedef, etc., ont produit des œuvres intellectuelles considérables pouvant être qualifiées de philosophie. Qu’on pense à Ptahhotep dont les maximes de sagesse nous sont parvenues en totalité. Son livre est d’ailleurs considéré comme le premier du monde [2]. Le mythe grec a malheureusement engendré non seulement une arrogance intellectuelle déplorable mais aussi une tendance négationniste chez beaucoup de philosophes européens vis-à-vis des peuples étrangers et leurs cultures [3].
3Le culte eurocentriste qui règne en Philosophie s’explique d’un côté par la surévaluation et la glorification immodérée de la culture européenne, considérée en raison de son « origine grecque » comme mère de toute pensée rationnelle, et de l’autre côté par la subalternalisation des savoirs étrangers. Il ressort de là que l’eurocentrisme cherche à concentrer et à centraliser la pensée philosophique sur l’Europe tout en excluant systématiquement – à la Hegel – les Africains de l’histoire intellectuelle du monde. Il y a néanmoins des Africains qui se servent de l’afrocentrisme comme arme pour répondre aux attaques et humiliations eurocentristes. Depuis quelques années, des savants progressistes s’évertuent sans cesse à transcender toute sorte de pensée ethnocentriste (eurocentrisme et afrocentrisme) [4] en raison de ses bases racistes et nationalistes, pour lui substituer un universalisme philanthropique dont le but est d’étendre la pensée rationnelle sur toute l’étendue de la terre.
4L’universalisme en question ici n’est pas humaniste dans le sens de promouvoir l’amour et la paix dans le monde, mais il est plutôt humanitariste. L’humanitarisme est basé non seulement sur la reconnaissance du principe d’une seule humanité existante dans le monde, mais aussi sur la conviction inébranlable que le savoir rationnel d’aujourd’hui provient des générations antérieures de toutes les contrées de la terre. Pendant que ce savoir universel, hérité de tous les peuples, se développait plus littéralement en Europe, sa transmission en Afrique, à quelques rares exceptions, ne s’était manifestée – jusqu’à la première moitié du vingtième siècle – que par voie orale. Ainsi, la philosophie africaine contemporaine est-elle marquée par la juxtaposition de l’oralité et de la littéralité [5]. Certains philosophes se sont fixés comme devoir de sauvegarder cette coexistence oralité-littéralité en développant des méthodes aptes à conserver, malgré la prédominance de l’écrit, les styles oraux menacés de disparition [6].
II – L’offensive des afrophiles
5Malgré cet eurocentrisme accompagné par l’afropessimisme actuel, il faut toutefois souligner que l’intérêt assigné par le public allemand aux littératures africaines a connu un rythme considérablement rapide dans les années récentes. Ainsi, les productions textuelles des philosophes africains commencent à profiter de cette conjoncture favorable. Néanmoins, il n’existe pas de grands philosophes reconnus ayant un penchant pour la pensée africaine. À l’instar de Heinz Kimmerle [7] (ancien professeur à Rotterdam, aux Pays-Bas), aucun autre Allemand n’a accepté jusqu’ici de vouer ses recherches à la philosophie africaine. Avant sa mise à la retraite, Kimmerle avait non seulement divorcé d’avec le germanocentrisme et l’eurocentrisme, mais aussi consacré les dernières années de son travail actif à la recherche et l’enseignement de la philosophie africaine. Bien avant Kimmerle, Aylwin Diemer (professeur à Düsseldorf) et Gerd Haeffner (professeur à l’École supérieure de philosophie des Jésuites de Munich) avaient tenté de s’ouvrir à l’Afrique. Malheureusement, ils ont encore renoncé très vite à cette aventure [8].
6Avant la réunification de l’Allemagne en 1990, l’université de Leipzig (à l’Est) était la seule à intégrer la philosophie africaine dans son programme d’enseignement. Ces cours étaient alors dispensés par le Dr Gerd-Rüdiger Hoffmann qui n’était pas professeur d’université [9]. À Vienne, dans la capitale d’Autriche, la féministe Hertha Nagl-Docekal [10], titulaire d’une chaire en philosophie, a développé dans son combat pour les droits des femmes en philosophie une grande sympathie pour l’Afrique. Elle a donné la possibilité à ses élèves de rédiger leurs mémoires et thèses de doctorat sur la philosophie africaine. C’est ainsi qu’on a connu l’émergence de deux jeunes gens comme Franz-Martin Wimmer et Christian Neugebauer. Cependant, seul Neugebauer a tenté de s’ouvrir entièrement à la pensée africaine [11]. N’ayant pas pu s’établir professionnellement dans une université, il a finalement disparu de la scène philosophique. Wimmer par contre a été promu professeur (sans grand pouvoir) ; seulement, son domaine de recherche est limité à la philosophie interculturelle, qui, jusqu’aujourd’hui, n’arrive pas à s’implanter en Allemagne ou en Autriche [12].
7De nos jours, malgré la forte croissance des afrophiles, le nombre des institutions philosophiques accordant de l’importance à l’Afrique est resté infime. Il est difficile de faire un bilan véritable de la réception de la philosophie contemporaine africaine dans les pays d’expression allemande. Au risque de heurter les opinions courantes, on peut dire que la philosophie africaine reste une affaire des Africains. C’est d’ailleurs eux qui la font découvrir aux facultés concernées en dispensant des cours sur l’histoire de la philosophie africaine, la philosophie égyptienne, l’esthétique et l’herméneutique africaine, l’universalisme africain, etc. [13]. C’est donc grâce à l’engagement personnel des Africains que certaines universités ont commencé à élargir leur programmes d’enseignement de philosophie en intégrant les pensées non européennes. Malgré ces efforts, la place assignée à l’Afrique reste marginale comparativement aux autres disciplines.
8Le handicap des afrophiles est non seulement qu’ils croient aimer et connaître l’Afrique mieux que les Africains eux-mêmes, mais aussi qu’ils ont du mal à s’accorder avec les Africains sur les principes et les problèmes philosophiques. À leur avis, les Africains éludent la question fondamentale de l’Afrique, à savoir celle de l’identité culturelle, soit parce qu’ils manquent de capacités intellectuelles pour l’entrevoir, l’abstraire et de la résoudre, soit parce qu’ils en font un tabou ou la bâclent tout simplement. La question de l’identité posée par les anthropologues africanistes est la suivante : L’Afrique est-elle capable de promouvoir un équilibre propice au rétablissement de l’Identité et des valeurs traditionnelles ? Même les Afrophiles-philosophes semblent reprocher à leurs collègues africains de n’avoir pas mûrement réfléchi sur cette question [14]. Ainsi Kimmerle, Hoffmann, Wimmer, etc., plaident pour la réhabilitation de la sagesse traditionnelle [15] en soutenant partiellement la perspective des philosophes africains comme Alassane N’daw, Henry Odera Oruka, Olubi Sodipo, Kwame Gyekye, etc. Malheureusement ils se taisent sur les méthodes à utiliser pour le rétablissement et l’application de cette sagesse en philosophie. De plus, ils laissent la question non discutée. Si, en réhabilitant la sagesse ancestrale, la philosophie peut établir la balance entre traditionalité orale et modernité littérale dans l’esprit africain en faisant pencher la balance du bon côté, alors la question restera : suffit-il de restaurer le traditionalisme pour qu’existe l’équilibre souhaité ?
9Il faut se méfier de l’esprit afrophile des linguistes, ethnographes et missionnaires qui abusent de l’Afrique en défendant l’idéologie eurocentriste. À cette affirmation, il convient toutefois d’apporter la nuance suivante : tous les savants européens traitant de l’Afrique ne se rangent pas parmi les afrophiles qui se présentent partout où on parle d’Afrique pour prouver qu’ils la connaissent. Il y a parmi eux des simples « afro-graphes » qui écrivent sur l’Afrique sans éprouver aucun sentiment particulier pour elle, et des « afrophobes » qui, par principe, n’aiment pas non l’Afrique ni les Africains dont ils doutent des facultés morales et physiques propres à sortir leur continent de la misère. Les afrophobes et afrophiles ont en commun la curiosité et la nostalgie de produire un savoir inédit sur l’Afrique.
10Les philosophes allemands ont plus ou moins un faible pour l’afrophilisme et l’ethnophilosophie qu’ils défendent parfois contre l’universalisme africain qui, pour eux, ne décelant aucune originalité africaine, reste une simple copie de l’Europe. En défendant l’ethnophilosophie, ils s’approprient surtout le point de vue de Placide Tempels pour prouver que la pensée africaine est ontologiquement différente de celle de l’Europe. Cette référence très fréquente à Tempels dévoile la difficulté que les non-Européens ont encore à mieux comprendre et interpréter les discours africains contemporains. C’est peut-être la raison pour laquelle le programme philosophique africain est parfois controversé par Heinz Kimmerle et autres qui trouvent les courants africains contemporains comme des systèmes transitoires vers la communication interculturelle. Ainsi recommandent-ils que ces courants soient plus développés encore pour être aptes au dialogue universel.
III – Les études africaines et les philosophes africains en Allemagne
11Les études africaines restent encore limitées à la linguistique et à l’ethnologie dont les recherches sont plus orientées vers la désindividualisation du savoir au profit de l’esprit collectiviste. C’est pourquoi leurs textes de référence sont centrés sur la religion, la tradition orale, les langues et l’art des sociétés sans écriture. Le comble de l’ethnologisation est le rôle démesuré de la religiosité attribuée à la culture et à l’esprit africain. En d’autres termes, la prédominance du paradigme de la religion considérée comme le cadre de l’accomplissement de la vie chez l’Africain est sans doute l’une des causes de la mécompréhension de la pensée africaine. Pour la plupart des Européens, la religion est inhérente à la nature de l’homme africain et indissociable de sa vie. Sans expliquer le fondement religieux de cette nature, l’ethnophilosophie est ainsi louée d’avoir fait sortir l’Africain de son état naïf, religieux et de lui avoir donné une culture progressive qui ne fait plus du sur place. On considère donc l’ethnophilosophie comme parachèvement de la mission civilisatrice européenne en philosophie.
12De plus, l’Africain est aux yeux de la plupart des ethnologues et linguistes un être qui a toujours besoin d’un maître et d’un guide desquels il attend le bonheur. Les philosophes et d’autres intellectuels africains confrontés à ce préjugé humiliant se sentent donc obligés de prouver par leurs écrits et leurs enseignements que tout Africain n’a non seulement pas besoin d’un guide intellectuel que ce soit, mais qu’il est aussi en mesure de s’assigner la responsabilité spirituelle qui lui incombe [16]. Pour prouver que toutes les traditions africaines ne sont pas nécessairement religieuses, les Africains estiment que l’idée de religion n’est pas par excellence le vecteur du progrès culturel, et la sphère d’application de toute conception philosophique. Bien qu’ayant une parenté génétique avec la théologie missionnaire et l’ethnologie, l’ethnophilosophie se distingue de ces deux autres disciplines en ce qu’elle se fixe bel et bien le but de montrer que l’Africain n’a pas seulement une pensée spontanée et implicite, mais une philosophie consciente et explicite. Cette philosophie s’exprime aussi par des textes et est tout à fait différente de l’ethnologie.
Notes
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[1]
L’eurocentrisme est la forme apparente de l’ethnocentrisme européen manifesté par le refus, le dédain et la dépréciation de tout savoir étranger en faveur des cultures européennes.
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[2]
Cf. Chr. Jacq, L’enseignement du sage égyptien Ptahhotep. Le plus ancien livre du monde, Paris, 1993.
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[3]
Cf. J.E. Mabe, « Biologischer Materialismus und Rassismus », Berlin, 2000 (http://www.psychatrie-erfahrene.de/eigensinn/tumarkin.htm)
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[4]
L’afrocentrisme s’exprime par la lutte de certains Africains contre l’eurocentrisme ou l’ethnocentrisme européen au profit de l’Afrique. Parfois cette apologétique se dégénère en glorification parfois démesurée des pensées africaines. Voir J.E. Mabe : African Philosophy in the Area of Conflict between Afrocentrism and Eurocentrism, in D. Mogach/M. Buhr (éd.), Standpoints toward Europe, Ottawa, 2002 (en parution).
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[5]
Voir surtout G. Ngal, Esquisse d’une philosophie du style. Autour du champ négro-africain, Tanawa ; La Courneuve, 2000.
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[6]
J.E. Mabe, Afrikanische Philosophie, in Das Afrika-Lexikon, édité par J.E. Mabe, Stuttgart, Weimar und Wuppertal, 2001 (Encyclopédie d’Afrique, traductions française et anglaise en préparation) ; J.E. Mabe : Vom Sinn der Philosophie in Afrika. Plädoyer für eine Konvergenzphilosophie (paraît prochainement).
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[7]
Il convient ici de ne citer que les deux grandes publications de Kimmerle sur la philosophie africaine. Il a également écrit de nombreux articles sur ce sujet. Cf. H. Kimmerle, Philosophie in Afrika – afrikanische Philosophie. Annäherung an einen interkulturellen Philosophiebegriff, Francfort, 1991 ; Kimmerle : Die Dimension des Interkulturellen, Amsterdam und Atlanta, 1994.
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[8]
Voir surtout G. Haeffner, « Philosophie in Afrika », in Stimmen der Zeit, 12 (1978), p. 795-806 : A. Diemer (ed.), Philosophy in the Present Situation of Africa, Wiesbaden, 1981.
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[9]
Hoffmann s’efforce surtout de trouver un rapprochement entre les philosophies marxiste et africaine. G.-R. Hoffmann : « Die Haltung der marxistisch-leninistischen Philosophie zur Philosophieentwicklung im subsaharischen Afrika », in Asien-Afrika-Lateinamerika, n° 6 (1986), p. 1052-1055 ; Hoffmann : Wie und warum im subsaharischen Afrika Philosophie entstand, in Moritz/Rustau/Hoffmann (ed.) : Wie und warum entstand Philosophie in verschiedenen Regionen der Erde, Berlin, 1988, p. 194-226.
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[10]
Comme féministe, elle manifeste une forte solidarité avec les Africains. Elle a publié avec Wimmer un livre contenant des articles de certains philosophes africains traduits en allemand, cf. H. Nagl-Docekal/F.-M. Wimmer (éd.), Postkoloniales Philosophieren : Afrika, Vienne et Munich, 1992.
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[11]
Il avait même créé un journal d’études africaine (« Zeitschrift fur Afrika-Studien ») qui, depuis quelques années, ne paraît plus. La plus grande publication de Christian Neugebauer : Einführung in die afrikanische Philosophie seit 1970, Munich, 1989.
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[12]
Wimmer a publié une fois une monographie comportant les articles de certains philosophes africains. F.-M. Wimmer (ed.) : Vier Fragen zur Philosophie in Asien, Afrika und Lateinamerika, Vienne, 1988.
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[13]
En vérité, rares sont les Africains enseignant la philosophie en Allemagne.
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[14]
Cf. A. Diemer (ed.) : Africa and the Problem of its Identity, Frankfurt/Berne/New York.
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[15]
Voir G.-R. Hoffmann, « Afrikanische Weisheitsphilosophie und Philosophiebegriff », in Conceptus, 56 (1988a), p. 77-93 ; Chr. Neugebauer, « Die Akan-Philosophie : ihre Diskussion in der akademischen Philosophie in Ghana seit 1970 », in Conceptus, 56 (1988a), p. 93-109.
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[16]
Ici quelques exemples de textes philosophiques produits par les Africains en Allemagne : Ts. Ntumba, « Die Philosophie in der aktuellen Situation Afrikas », in Zeitschrift für philosophische Forschung, 3 (1979), p. 428-443 ; M. Bilolo, Les cosmothéologies philosophiques de l’Égypte antique, Munich, 1986 ; M. Bilolo, Die klassische ägyptische Philosophie. Ein Überblick, in Chr. Neugebauer (ed.) : Philosophie, Idéologie und Gesellschaft in Afrika, Francfort e.a. 1991, p. 199-212 ; R. Nnamdi, Das afrikanische Denken, sein Selbstverständnis und seine Bezogenheit zum europäischen Denken, Würzburg, 1991 ; J.E. Mabe, Die Kulturentwicklung des Menschen nach Jean-Jacques Rousseau in ihrem Bezug auf die gesellschaftliche Entwicklung in Afrika, Stuttgart, 1996. J.E. Mabe (ed.) : Das Afrika-Lexikon. Ein Kontinent in 1000 Stichwörtern, Stuttgart, Weimar et Wuppertal, 2001.